my life is so much more interesting inside my head

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« Ma chère Thays,
Ton père et moi sommes très fiers de ton évolution au boulot : ainsi tu vas avoir la chance de faire le métier de tes rêves ! Voir des bébés à longueur de journée est tellement plus agréable que trainer dans les quartiers pour démarcher, comme tu as pu faire il y a dix ans.
Nous sommes aussi ravis de savoir que tu as désormais quelqu'un dans ta vie. Jake ? Jack ? Je ne me souviens plus du nom que tu m'a dit au téléphone la dernière fois.
Peu importe, nous t'attendons toujours dans un mois pour le repas de famille annuel.
Nous t'embrassons bien fort,
Tes parents adorés. »

Ma mère avait le don d'exagérer les choses. Mon rêve ? Cela n'avait jamais été mon rêve de devenir sage-femme. Mais bon, il était vrai que j'étais heureuse et épanouie dans ce métier.
Concernant les amours, c'était autre chose : J'avais été obligée... Je m'étais sentie obligée de lui mentir et inventer un petit-ami. Elle se faisait trop de soucis à mon sujet, et qui plus est, était impatiente de devenir grand-mère, ce que je peinais à lui offrir.
Foutu repas de famille. Cela me donne encore plus le cafard chaque année. Comme si tout le monde était là pour me rappeler à quel point j'étais en retard avec des réflexions telles que : « le temps passait tellement vite tu sais... » ou le fameux « alors les amours ? ». Mais cela faisait parti du contrat lorsqu'on naissait dans une famille heureuse et pleine d'amour à craquer.

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« Salut Thays,
J'espère que tout roule pour toi, moi, je suis actuellement en France. Tu sais ? Pour mon road trip! Celui dont j'arrête pas de te parler depuis au moins dix ans. J'ai rencontré un homme super, il est avocat, ou médecin, je  ne sais plus trop. En tout cas il a beaucoup d'argent !
J'ai appris que la vie te réussissait aussi ! Enfin, tu m'en parlera plus en détail dans un prochain message !
Bises
Maryl»

Une connaissance d'enfance, ou plutôt de lycée, qui prenait un malin plaisir à me faire tourner en bourrique depuis l'âge de 20 ans. Je n'ai jamais su pourquoi elle avait voulu prendre mon adresse mail, si ce n'est pour continuer de me tourmenter de l'étranger. Je ne l'aimais pas. Je ne l'ai jamais aimée. C'était une femme vénale, cupide, et sans foi ni morale. Mais au fond, je me sentais rassurée de lire ces mails. J'avais l'impression que ce qu'elle me racontait était atteignable. Comme ses merveilleuses rencontres amoureuses que j'avais, pour ma part, tellement de mal à dégoter.

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« Hey vieille branche ! Comment tu te portes depuis le temps ?
Moi et Maxyne prenons le temps de nous reposer comme il faut avant l'arrivée du bébé ! J'espère de tout cœur que tes projets portent leurs fruit, et, qui sait, que l'amour soir au rendez-vous.
Nous allons déménager non loin de ta ville, donc peut-être qu'un café, une fois installés, sera de mise !
Je t'embrasse bien fort,
David »

Mon cousin était comme la prunelle de mes yeux. Le seul homme à qui j'adressai des regards tendres et affectifs sans ambiguïté. Il était auprès de moi depuis mes dix ans au moins : En réalité il s'était senti obligé de m'aider à partir du moment où des brutes avaient voulus me racketter. Depuis, rien avait changé. Il était toujours cet espèce d'ange gardien qui veillait à ce que les meilleures choses m'arrivent. En contrepartie, j'étais forcément très attachée à lui, à sa femme et à leur future petite fille, dont j'allais être la marraine. Leur famille naissante aurait pu me rendre jalouse bien des fois, et pourtant, je ne pouvais comparer ma vie à la leur. Ils étaient quasi parfaits à mes yeux.  

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« Salut frangine, c'est ta sœur, tu te souviens ?
Oui je te demande si tu t'en souviens parce que tu as lâchement ignoré mon dernier message vocal. Enfin tu pourras me dire ce que tu veux : panne de téléphone, suppression du numéro, oubli... Je ne te connais que trop bien.
Bref, je suis bientôt sur le chemin du retour, après le voyage pour mon stage. Donc ce message sert non seulement à ce que je sois assurée que tu le lise, mais aussi à te prévenir de mon retour. J'ai hâte de voir ce que tu mijotes derrière ce silence, et aussi impatiente de te raconter toutes mes histoires !
Gros bisous »

Leyla était un amour. Avec une once de rancune dans ces mots. Mais cela ne durait jamais longtemps. Comme la fois où je lui avais caché son doudou alors qu'elle m'avait tapé sur les nerfs. Son boudin dura une soirée seulement, avant de se jeter de nouveaux dans mes bras, aimante plus que jamais. Je l'ai toujours aimée. Et admirée. Elle était, même si elle était ma cadette d'au moins cinq années, un de mes nombreux modèles. Son seul gros défaut était son obsession pour son corps. Aussi belle était-elle, elle ne cessait de changer. Et à mes yeux, elle changeait de trop. Pendant une période, c'était le trop de maquillage. Pendant une autre, c'était le peu de vêtements. Dernièrement, c'était la folie de la chirurgie. C'était ma sœur. Mon unique sœur.


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« Hey Thays,
La nuit dernière était fantastique. J'étais à la fois bouleversé et heureux de faire ta connaissance. J'étais d'autant plus heureux lorsque tu m'a donné ton numéro. Oui parce que je voulais mettre les choses au clair. Tu m'a vraiment fait passé une soirée super. Mais entre nous, tu sais que rien n'est possible n'est ce pas ? Je ne voulais pas t'avouer ça hier, car je ne voulais pas que l'attirance s'essouffle, mais j'ai une copine. Depuis... un petit moment.
C'était un plaisir de te rencontrer, à la prochaine ! »

Que dire... ?