[fais-moi l'amour pas la gueule]

kailani alvarrez
bb ça pleut dans mon coeur, ça pleure l'amour à l'intérieur
âge, date de naissance; le temps qui passe, ou toi qui le traverses. le petit soleil qui au printemps soufflera ses vingt-cinq années déjà. un samedi d'avril que tu attends avec impatience, pour, le treizième jour passé, regretter ce douze d"innocence. métier/études; parce que continuer ton master en commerce international ne te disait plus rien, parce que tu ne te sentais pas à la hauteur pour succéder ton père à la tête de son entreprise, parce que de toute façon tu finirais par le décevoir un jour ou l'autre, tu lui as dit. tout dit. la vérité, rien que la vérité. des mots francs que ton paternel n'a pas su encaisser. des années depuis que tu as été virée de la résidence familiale pour un logement bien plus modeste et l'enchaînement de petits boulots. aujourd'hui, au starbucks, tu prends plaisir à écrire des petits mots sur les gobelets des clients et faire du bénévolat dès que tu le peux. ça peut paraître totalement ridicule comparé à ta vie d'avant, mais ton quotidien tu l'aimes, pour toi c'est suffisant. statut amoureux, préférence; malgré les nouvelles rencontres, les avances et les potentiels débuts, tu restes céli-don't care depuis un moment déjà. si ce sont des chiffres qu'ils veulent, disons trois ans. pourtant ce n'sont pas les prétendants qui manquent (ni les demoiselles à vrai dire..), mais voilà, à chaque fois ça foire, ça s'arrête là. tu retiens jamais personne, convaincue que tu ne serais jamais la bonne. défauts, qualités; désinvolte, tu sais bien te comporter mais tends malgré tout à ignorer lorsqu'il est approprié de laisser ta liberté de penser s'exprimer ou non. complexée, voire compliquée, tu doutes 24/7 de toi; un manque de confiance qui t'exaspère franchement. reine des étourdies, tu peux très bien oublier une information qui t'a été donnée cinq minutes auparavant ou complètement zapper ton numéro de portable, le nom du voisin comme le fait qu'il est préférable de sortir dans la rue avec des chaussures. facétieuse, tout est bon prétexte pour ne pas être sérieux: une façon de penser qui t'a coûtée pas mal de jobs et de relations même si, du coup, tu es un peu le meilleur remède contre le blues. rêveuse; du genre idéaliste, distraite ou romantique? un mix du tout, probablement. secrète, tu es de ceux qui connaissent tout des autres mais qui ne laissent rien fuir sur eux, sur les bords introvertis, aux limites de l'hypocrisie. la tristesse comme de la brume; rien que tu ne puisses transposer en poésie, rien que tu ne puisses confier - tu sens qu'elle s'est établie en toi, c'est tout, voilà. autonome, tu as su montrer à maintes et maintes reprises que tu sais te débrouiller seule, peut-être un peu trop même, pour n'être un handicap pour personne. bienveillante, tu ne sais vraiment ni haïr, ni dénigrer, ni abandonner, ni ignorer. captivante par le sourire, les passions, les mystères. l'empathie pour grande amie, que ce soit pendant un film à deux balles comme une confession forte en émotions. l'humilité qui pourrait en agacer plus d'un: bien que tu apprécies la reconnaissance des autres, tu es toujours là à te défiler lorsque quelqu'un te complimente, refiler le mérite à autrui ou refuser qu'on te donne quoi que ce soit en retour d'un service. surtout loyale envers tes proches, tu serais bien la dernière à vouloir trahir l'un d'eux: traiter autrui comme l'on aimerait être traité, n'est-ce pas? naturelle, spontanée, authentique; tu vis au jour le jour avec toute l'énergie qu'il t'est possible de dépenser. en amour, vous êtes plutôt; tactile, joueuse, mais surtout cool, faut le dire. avec toi, pas d'histoires de copain sous cadenas ou de "j'te vois parler à une autre t'es mort". enfin, même si tu peux te révéler un peu jalouse, tu sais quand faire confiance et quand tu te dois de l'ouvrir. tue-l'amour; les misogynes et maniaques du contrôle, les trop pots-de-colles ou encore ceux qui parlent sans agir ensuite. groupe; les malchanceux du jeu.

décrire première relation; ce n'était peut-être pas de l'amour. enfin, c'était quelque chose de naïf, d'innocent, de beau. main dans la main dans la cour de récréation; défis sans queue ni tête et lancer de rires cristallins vers le ciel. c'était l'enfance, l'époque "bac à sable". osman et kailani, de la moyenne section au cp. tu te souviens vaguement de lui, de vous. la peau matte, les yeux rieurs, et une aura sereine. des baisers timides échangés derrière les escaliers, des dessins de vous exposés un peu partout, une rouquine un peu envieuse qui venait te le dérober, puis le déménagement obligé qui vous a séparés.
soirée idéale pour un premier rendez-vous; rien de compliqué ou de trop superflu. un petit burger king les pieds dans le sable avec la lune au dessus de vos têtes, pour toi c'est déjà beaucoup. une soirée à ne rien faire ensemble te suffit même amplement. parce que l'amour se résume à des petits miracles de tous les jours.
la saint-valentin se passera comment cette année; du netflix and chill version solitude, soit séries coca salade pizza et salade de fruit si glace il n'y a pas. quoique.. peut-être que tes potes organisent quelque chose ce jour-là.
la friendzone, ça vous connait?; oui et non. malheureusement? le truc avec toi, c'est que tu friendzones d'emblée les gens. c'est comme un putain d'automatisme, et toi-même tu ne sais plus comment mettre fin à ce cercle vicieux. peut-être parce qu'au fond tu penses que tout débute par être amis. enfin qu'importe: ça explique en grande partie le pourquoi du comment ton statut actuel, ton incapacité à draguer correctement et ton nombre énorme "d'amis". enfin, personnellement la friendzone tu l'as connue il y a un peu moins d'un an, quand tu te pensais sur la bonne voie. lui et toi, vous aviez ce genre de longues convos philosophiques la nuit, des moments cinoches avec papouilles et câlins, des goûts musicaux identiques, et même une manière de vous saluer qui vous était propre. un vrai trip quoi. mais ce qui t'a concrètement réveillée, c'est l'indirect qu'il avait tweeté une nuit, sûrement parce qu'il avait compris ce qui se tramait dans ton cœur débutant.
congratulations, you have a new platonic crush!!

(FAMILLE) belle maison, vêtements de marques et vols en jet privé, des privilèges devenus banalités auxquels tu goûtais jusqu'il y a encore quelques années. hawaï pour toi ce n'était pas qu'un souvenir chéri que l'on met en fond d'écran ou un paysage placardé sur un mur et que l'on regarde à peine: non hawaï tu y allais comme si c'était la porte d'à côté, dès que tu avais du temps libre, dès que tu voulais voir autre chose que la ville, dès que tu asphyxiais parmi les autres. là-bas il y a toujours eu les bonnes ondes pour te ressourcer, sans oublier le soleil, les journées plage et les treks entre amis (et les sales piqûres de moustiques avec ton frère); et tu as toujours su te montrer reconnaissante envers les deux personnes qui t'ont donnée cette chance incroyable d'être hawaïenne. (HABITUDES) kailani, l'indie du groupe, toujours pieds nus, jamais pressée, de belles images dans la tête, qui respire l'été et la fête. l'appartement jamais trop rangé, squatté par les plantes vertes et les potes; petite jungle moderne. gosse plongée dans ses songes, ses rires et sa musique; qui a toujours un décalage, ou trop en avance ou trop en retard - insomnies et balades de minuit - qui n'hésite pas à interpeller les autres, qui fait tout l'inverse de c'qu'on lui dit, qui oublie souvent que d'la peinture ça n'se nettoie pas tout seul, qui aime piquer les t-shirts des garçons pour elle trop grands, qui gratte de l'argent ici et là pour s'acheter un petit quelque chose à manger, qui se dévoue un peu trop souvent pour filer un coup d'main, qui fait du sport quand ça lui chante, qui croit malgré tout aux secondes chances et aux petits miracles. petite fripouille qui prend la vie pour un immense terrain de jeu, un disney world sans règle ni frontière. et puis tu te dis que c'est pas que "ça", qu'il y a toujours plus, toujours mieux. (POLYVALENCE) avec ton expérience, tu as su et te faire un nom, et te faire une place. même si maintenant tu n'es plus l'enfant adorée de son père et que l'on continue de parler sur ton dos, beaucoup continuent d'entretenir avec toi de bonnes relations et n'ont pas hésité à te rendre l'ascenseur comme ils le pouvaient, notamment en te filant jobs et contacts. femme de ménage, barman, vendeuse.. tu sais t'adapter et t'améliorer en très peu de temps. ce qui reste pourtant à désirer, ce sont tes retards et ton insolence envers tes supérieurs, spécialement quand il y a une quelconque injustice et que personne n'ose la dénoncer, insignifiante soit elle. (ESTHÈTE) parce que la beauté est tout à fait subjective, peu de personnes arrivent à saisir sur quel genre de critères ta vision du beau peu bien reposer. et lorsque l'on te demande le pourquoi du comment tu aimes un poème, une toile, une vue. toi-même tu l'ignores, par moment. juste que ça te fait ressentir quelque chose. que ce quelque chose s'est éperdument cassé la gueule et a réussi à créer un certain tumulte ici et là en toi. la réflexion. la remise en question. l'émoi. et souvent, quand tu le peux, ce quelque chose, que tu le trouves chez une personne, une action, un paysage, tu cherches à l'immortaliser. pour le traduire en souvenir et le faire durer encore un peu. parce que la plupart du temps, tu le vis le moment présent et t'en saisis tout le sens, toutes les sensations. (HOBBIES) rien qu'aux tâches multicolores mal lavées sur tes mains et le temps que tu dédies aux toiles que tu revends ensuite, rien qu'à l'appareil photo que tu amènes n'importe où pour n'importe quoi et le nombre excessif de clichés que tu conserves sur ton portable et ton pc, rien que tes dimanches généralement réservés à la soupe populaire ou aux gens délaissés par la société, rien que ton rôle d'ambianceuse en soirée et ton assiduité à rester utile d'une manière ou d'une autre, il est difficile de t'accuser de flemmardise lorsqu'on te retrouve siester ou enroulée dans ta couette mode burrito activé devant un bon film en plein milieu de l'après-midi.